Peut-on geler ses crédits en cas de perte d’emploi ?

  • Le cadre légal et les dispositifs pour geler un crédit immobilier en cas de perte d’emploi
  • Les solutions adaptées pour surmonter un endettement suite à un chômage
  • Les démarches pratiques auprès des banques pour suspendre ou reporter ses mensualités
  • Les alternatives légales et judiciaires lorsque les banques ne répondent pas favorablement
  • Comment l’assurance emprunteur et les regroupements de crédit peuvent aider en situation de chômage

Le cadre légal et les dispositifs pour geler un crédit immobilier en cas de perte d’emploi

La perte d’emploi entraîne souvent une baisse subite et significative des revenus, rendant difficile le remboursement d’un prêt immobilier. En France, la suspension ou le report des mensualités de crédit immobilier est une solution envisageable pour traverser cette période délicate. En 2025, les grandes banques telles que Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale ou bien Caisse d’Épargne proposent à leurs clients des dispositifs spécifiques permettant de suspendre temporairement leurs remboursements dans le cadre d’une situation de chômage.

Deux formes principales de report sont généralement admises :

  • Le report partiel des échéances : pendant la durée d’application, l’emprunteur ne règle que les intérêts du prêt. Cette option maintient une certaine dynamique dans l’amortissement du capital tout en allégeant la pression financière.
  • Le report total des échéances : le remboursement du capital et des intérêts est suspendu temporairement, mais le paiement de l’assurance de prêt continue. Cette option offre un véritable répit budgétaire bien que sa durée soit limitée et suppose une augmentation du coût global du crédit.

Il est cependant important de noter que certains prêts sont exclus de ce dispositif en 2025 :

  • Les prêts à taux zéro
  • Les prêts PEL ou CEL
  • Les prêts à l’accession sociale (PAS)
  • Les prêts 1 % logement
  • Les prêts conventionnés (PC)
  • Les prêts relais et les prêts in-fine

Par ailleurs, la possibilité de report doit être explicitement mentionnée dans le contrat de prêt. La demande doit être effectuée par écrit auprès de la banque, idéalement par courrier recommandé avec accusé de réception, afin d’entériner formellement la démarche.

Cette faculté a été largement mise en lumière durant la crise sanitaire du COVID-19, période où de nombreuses personnes se sont retrouvées au chômage du jour au lendemain. Les organismes financiers, y compris des établissements comme LCL ou Boursorama Banque, ont alors vu affluer les appels à l’aide, renforçant ainsi l’importance de bien comprendre les possibilités qui existent pour geler ses crédits.

Type de prêt Eligibilité au report des échéances Conditions principales
Prêt immobilier classique Oui Report partiel ou total possible selon contrat
Prêts à taux zéro (PTZ) Non Interdiction de report
Prêts PEL/CEL Non Non éligible
Prêts sociaux (PAS, prêt 1 % logement) Non Non éligible
Prêts relais, in-fine Non Non éligible

Les solutions adaptées pour surmonter un endettement suite à un chômage

La perte d’emploi ne se limite pas à la suspension temporaire d’un crédit. Souvent, c’est toute la gestion financière qui doit être revue pour éviter le surendettement. Plusieurs alternatives se présentent pour les emprunteurs confrontés à cette situation :

  • Renégociation du crédit : il s’agit de solliciter sa banque — Crédit Mutuel, Orange Bank ou Hello Bank, par exemple — pour rallonger la durée du prêt ou ajuster le taux d’intérêt afin de réduire les mensualités.
  • Rachat ou regroupement de crédits : une solution qui permet de fusionner plusieurs emprunts en un seul, avec un taux global souvent plus avantageux et des échéances modulées.
  • Report ou modulation d’échéances : similaire au gel du crédit, ces mécanismes permettent d’ajuster temporairement les remboursements en fonction de la situation financière.
  • Assurance perte d’emploi : si l’emprunteur avait souscrit une assurance emprunteur avec garantie chômage, il peut bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle des mensualités pendant la période de chômage, selon les clauses contractuelles.
  • Dépôt d’un dossier de surendettement : en dernier recours, ce dispositif permet à une commission d’élaborer un plan de remboursement réaliste et d’accorder des délais ou remises de dette.

Il est indispensable de rappeler qu’en cas de chômage, la première démarche devrait être l’information auprès de son établissement bancaire même avant tout incident de paiement. Les banques françaises ont l’obligation de proposer une écoute attentive et un accompagnement personnalisé.

Voici quelques conseils pratiques :

  • Prendre contact au plus tôt avec sa banque ou son courtier Crédit expert pour exposer clairement la situation
  • Fournir des justificatifs précis (attestation de Pôle Emploi, relevés de compte, contrats de travail antérieurs)
  • Comparer les différentes offres et bien étudier les impacts sur le coût du crédit à long terme
  • Penser à vérifier les conditions d’éligibilité à l’assurance chômage ou perte d’emploi liée au crédit
  • Ne jamais cacher ses difficultés pour éviter des sanctions telles que le fichage à la Banque de France
Solution Avantages Limites
Renégociation du prêt Réduit les mensualités, facilite le remboursement Augmentation du coût total du crédit
Rachat/Regroupement Simplifie la gestion, baisse le taux d’endettement Frais de dossier et pénalités eventuelles
Assurance chômage Prise en charge partielle ou totale des échéances Nécessité d’une souscription préalable et conditions strictes
Dépôt de dossier surendettement Plan adapté, possibilité de consolidation ou réduction de la dette Impact durable sur la capacité d’emprunt future

Les démarches pratiques auprès des banques pour suspendre ou reporter ses mensualités en cas de perte d’emploi

Chaque établissement bancaire possède ses procédures propres pour traiter les demandes de suspension de crédit. Néanmoins, la démarche suit en général des étapes standardisées qui nécessitent rigueur et patience.

Parmi les acteurs majeurs du secteur, Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale, et LCL disposent de services dédiés à l’accompagnement des emprunteurs en difficulté.

Les étapes clés d’une demande de report ou suspension

  • Collecte des documents : certificat de perte d’emploi, justificatifs financiers, contrat de prêt
  • Rédaction d’une lettre formelle sollicitant la suspension ou le report des échéances, en précisant la durée souhaitée
  • Envoi recommandé avec accusé de réception pour garantir la traçabilité
  • Entretien avec un conseiller bancaire pour étudier les possibilités, négocier et adapter la solution
  • Validation écrite de l’accord et adaptation des échéanciers dans les systèmes bancaires

Il est important d’anticiper les délais de traitement et de ne pas attendre d’être en situation d’impayé pour effectuer cette demande. Certaines banques comme Boursorama Banque ou Crédit Mutuel offrent aussi des services en ligne simplifiés pour faciliter les démarches.

Des plateformes externes et des courtiers spécialisés, tels que ceux de TrustBuddy, peuvent également accompagner l’emprunteur dans ses démarches pour optimiser la négociation.

Banque Mode de contact Services proposés Délais estimés
Banque Populaire Agence et en ligne Report partiel/total, conseils personnalisés 2 à 4 semaines
Crédit Agricole Agence, téléphone, portail client Rééchelonnement, report d’échéances 3 à 6 semaines
Société Générale Entretien en agence, mail Suspension temporaire, ajustement durée crédit 2 à 5 semaines
LCL En ligne et agence Report mensuel, modulation 2 à 4 semaines
Boursorama Banque En ligne Services digitaux, report facilité 1 à 3 semaines

Les alternatives légales et judiciaires lorsque les banques refusent la suspension du crédit

Dans certains cas, les établissements financiers refusent la suspension du paiement des échéances malgré la perte d’emploi de l’emprunteur. Différentes voies légales et judiciaires permettent toutefois de préserver les intérêts de l’emprunteur.

  • Demande de délai de grâce auprès du tribunal judiciaire compétent pour suspendre le remboursement sans pénalité jusqu’à 2 ans en tenant compte des ressources et charges du foyer.
  • Constitution d’un dossier de surendettement auprès de la Banque de France, processus pouvant aboutir à des mesures de réaménagement ou d’effacement partiel de dettes.
  • Intervention d’un médiateur bancaire pour trouver un compromis amiable entre emprunteur et banque.
  • Appui juridique par un avocat ou association de consommateurs pour faire valoir les droits dans un cadre légal.

Les organismes de crédit sont tenus par la loi d’informer l’emprunteur des risques encourus dès le premier incident de paiement. Ils doivent également offrir des propositions d’adaptation du contrat. L’absence de réponse ou un refus abusif constitue un motif de recours.

De plus, les banques qui ont obtenu une assurance emprunteur doivent vérifier que les garanties sont appliquées. Cette assurance peut parfois couvrir la période de chômage selon la formule choisie.

Procédure Objet Durée maximale Conséquences sur le prêt
Délai de grâce judiciaire Suspension temporaire des remboursements Jusqu’à 2 ans Pas de pénalité, report conditionné
Dossier de surendettement Réaménagement / remise de dette Dépend du plan validé Réduction ou suspension
Médiation bancaire Recherche de compromis amiable Variable Adaptation négociée
Recours juridique Défense des droits Variable Impose la loi à la banque

Le rôle de l’assurance emprunteur et les regroupements de crédit face à la perte d’emploi

L’assurance emprunteur, bien qu’optionnelle pour les crédits à la consommation, est un outil majeur de protection en cas de perte d’emploi. Néanmoins, toutes les polices ne couvrent pas la chute d’activité professionnelle ou peuvent avoir des exclusions strictes.

Les emprunteurs devraient vérifier attentivement les conditions de leur contrat pour savoir si leur situation actuelle permet une prise en charge partielle ou totale des mensualités. Une démarche auprès de l’assureur se justifie dès l’annonce du chômage.

  • Souscription obligatoire chez certaines banques comme Crédit Mutuel et LCL lors d’un prêt immobilier
  • Prise en charge de la mensualité ou remboursement du capital restant dû selon les garanties
  • Durée limitée généralement à 12 mois, extensible sous conditions
  • Possibilité de demander une indemnisation si la couverture est confirmée

D’autre part, le regroupement de crédits, souvent proposé par des acteurs comme TrustBuddy, peut permettre de rééquilibrer un budget fragilisé par la perte d’emploi en consolidant plusieurs dettes en une seule échéance unique, plus facile à gérer et souvent à taux réduit.

Voici quelques conseils pour optimiser cette démarche :

  • Comparer plusieurs offres avant de s’engager
  • Vérifier que le nouveau contrat prévoit une meilleure flexibilité en cas de difficultés financières
  • Prendre en compte les frais supplémentaires et l’impact à long terme
Outil Avantages en période de chômage Précautions
Assurance emprunteur Couverture du paiement, soulagement budgétaire Conditions strictes, limitation dans le temps
Regroupement de crédits Une seule mensualité, taux potentiellement réduit Coût total plus élevé, étude attentive

Pour maximiser ses chances d’obtenir du soutien, il est conseillé d’explorer notamment les dispositifs offerts par les établissements connus tels que Banque Populaire, Crédit Agricole, Société Générale ou encore Caisse d’Épargne. Ces banques offrent des solutions adaptées, avec un suivi personnalisé et souvent des partenariats avec des experts financiers.

Pour en savoir plus sur les aides spécifiques en cas de chômage et logement, consulter des ressources fiables comme cet article ou cette page dédiée aux découverts bancaires sans emploi.

FAQ : questions fréquentes sur le gel de crédits en cas de perte d’emploi

  • Q1 : Peut-on suspendre tous les types de crédits en cas de chômage ?
    Non, seuls certains prêts dont les prêts immobiliers classiques sont éligibles, alors que les prêts à taux zéro et prêts sociaux sont exclus.
  • Q2 : Quel est le délai maximum pour reporter ses mensualités ?
    La suspension ou le report des échéances est généralement limité à 12 mois, avec possibilité d’extension dans certains cas rares.
  • Q3 : L’assurance chômage couvre-t-elle automatiquement le crédit ?
    Non, il faut avoir souscrit une assurance emprunteur spécifique avec garantie perte d’emploi pour bénéficier d’une prise en charge.
  • Q4 : Que faire si la banque refuse ma demande de suspension ?
    Il est possible de saisir le tribunal pour un délai de grâce ou déposer un dossier de surendettement.
  • Q5 : Peut-on cumuler les solutions de gel de crédit avec un regroupement ?
    Oui, ces solutions peuvent être combinées pour optimiser la gestion financière en période de chômage.